mercredi 6 décembre 2017

deuxiéme framents de Samedi 2 : "el concido"



El conocido
Jules prépare le repas. L’odeur d’épices de ses pays d’ailleurs : Asie autant que le Maroc. L’horloge se balance comme un métronome 30 secondes par côtés. Les deux côtés une minute. Sur l’observation de l’horloge de cette location de vacances, il cuit les œufs à la coq du matin.
Il semble très gêné de ne pas pouvoir encore m’embrasser. Il m’a rapporté du japon un somptueux pinceau à calligraphie. Soie naturelle. Le matin quand il vient dans la cabane au fond du grand jardin m’inviter au petit déjeuner, Jules prend le pinceau du Japon. Il caresse un long moment mes lèvres.
La traversée du jardin est très froide. En cette saison.  C’est l’occasion pour lui de se couvrir le chef de sa casquette de Shetlands, tête dans l’écrin bien sertie. Il l’a ramenée, elle, d’Islande. Du marché de l’art à Berlin, il lui  a acheté un Delaunay. C’est lors de ma première visite au Musée que j’ai découvert les couleurs Delaunay. Elles sont toujours là.
 Les coïncidences parfois prennent des chemins de traverse : là nous avons réussi chacun en même temps à nous  offrir la statue de la Liberté. Lui d’une escale à New York, moi d’un découpé d’un magazine, intégré à un de mes mandalas gribouillis  du jour. Face à nos mêmes  petits cadeaux,  mon prénom fut prononcé avec son grave si pulpeux et avec une vague d’intérieur, je l’entends encore aujourd’hui. 
Notre vie est une île d’exception. Intense d’exceptions. La grande exception : la transhumance à ses lèvres. Le baiser à la moustache. Je fus si catégorique quand je lui ai dit que je m’étais fait nonne à l’autre depuis. Il y a péremption. Je ne voudrai pas que Jules se sente eunuque  de cet interdit. Je jouis tant de lui. Plus fort que toutes les phrases qui ont tenu le feu de la vestale du désir ; les phrases d’auteurs.  La première fut une de Starobinski. Grâce à cette phrase, je compris que je pouvais attendre «  l’äutre » en grande satisfaction, comblée. 
Ses ennemis ne sont mes livres de bibliothèque, ils m’ont maintenue en belle et intelligente ligne de flottaison sur le fleuve des avatars, faussaires du romantisme.
Toutes les petites créations de l’année pour la Noël  sont constituées de fourrures taillées en moustache. Blanche grise. Comme les moustaches enneigées de Nicolas Vannier : l’homme des épopées de l’Alaska.
Laissons cet «  être Nous » autonome maintenir son mystère nourrir en enluminures ce lien  de rien ; «  El Conocido ». Autant pour lui que pour moi.
 Le caramel au beurre salé de la tarte Tatin domine les odeurs du tagine japonais. Sur la table romaine, nous allons dégustés ses mets comme invités au Banquet de Platon.

de Frankie Map's Monde
droits réservés 

Sous la direction artistique de Françoise Pain

Foto du tournage à dakar de la Nuit Africain
avant une prise nous verifions le micro


sur la presqu'île intense d'exception

6 commentaires:

  1. Bravo pour les "œufs à la coq" illustration de la théorie des genres !

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  2. Manouche me fait rire - mais toi, tu m'émeus!
    Bonne journée, Frankie!

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  3. merci les adorables lectrices . Merci.

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  4. etre nous extrait du billet de jean pierre hammel
    Seulement il y a quelque chose de plus : ce secret n'est pas une situation naturelle. Florian suppose qu'il été machiné, recherché pour hausser celle que l’on aime au-dessus d’elle-même.
    - Chérie, tais-toi ! Ne me dis rien de ce que tu penses de moi et des projets que tu formes pour nous deux. Ne me dis pas, quand vient le matin, quelles ont été tes pensées de la nuit et comment tu t’en défais quand tu t’éveilles.
    Ne me dis pas quelles sont tes émerveillements – laisse-moi les deviner.

    Et en même temps, ne cherche pas à me faire dire tout cela : imagine seulement qui je suis, et puis rêve encore de l’être que nous formons tous les deux réunis.

    tout le billet

    http://citationdujour.blogspot.fr/2017/11/citation-du-25-novembre-2017.html

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  5. Soyez guidé par le mystère / Celui qui sait le mieux se taire / En amour est le plus savant.
    Jean-Pierre Florian – Ronde de Téolinde
    la citation de jean pierre Hammel

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